Jeudi 26 juillet, la Communauté d'Agglomération Bergeracoise dévoilait les plans du futur Parc Aqualudique situé dans la zone des Sardines…
Une histoire d’épidémie, automne 1918
Francis Bernier, historien et géographe, publiait en 2007, dans un ouvrage d’auteurs nommé Bergerac et Pays Bergeracois, un article sur la grippe espagnole à Bergerac. Un document précieux en cette période particulière. Pour le rédiger, le professeur s’est appuyé sur les écrits de Paul Loubradou, un poudrier, qui deviendra député de la Dordogne par la suite.
à l’automne 1918, à quelques mois de l’Armistice, Bergerac connaît une relative augmentation du nombre de décès. La faute à ce qui ressemble à la grippe espagnole. A cette époque, la Ville de Bergerac est divisée en deux entités géographiques : le milieu urbain et la poudrerie. Celle-ci est composée d’ouvriers et d’ouvrières venus de divers horizons. Paul Loubradou appartient aux ouvriers et il décrit dans son cahier intime et dans le journal Justice, le quotidien de ces derniers.
La propagation du virus
En 1918, la poudrerie compte 25 000 ouvriers et ouvrières vivant dans une grande précarité, sans soin et sans connaissance de leurs droits. De son côté, la sous préfecture invite chacun » à s’isoler des malades, mais aussi des foules « … » la propagation du virus se faisant par l’air « . Dans le même temps » tous les lieux de boisson sont fermés à 21h30…les établissements publics sont désinfectés, les cinémas et théâtres sont fermés, les réunions interdites « .
Le bouc émissaire est alors tout trouvé » les immigrés de la poudrerie « . Une dérive que Paul Loubradou va alors dénoncer. Puis » la vindicte se retourne contre les autorités » relève l’article de Francis Bernier.
L’armistice en guise de vaccin
L’annonce de la capitulation allemande va se traduire par un déconfinement total. Les embrassades se multiplient, les opposants d’hier sont unis dans la joie et paradoxalement le nombre de personnes atteintes du virus diminue. Un constat qui fait dire à l’historien Francis Bernier, » cette épidémie fut autant une crise morale qu’une menace biologique « .
Bergerac et le Pays Bergeracois, édition Pilote 24, Tome II, le XIX ème siècle. Article Automne 1918, la grippe espagnole, Francis Bernier.
Photo d’illustration : Bondier Lecat.